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Les débuts de RegAR

C’est en mars 2011, dans les loges du Monument-National après une représentation des Belles-Sœurs que tout a commencé.

Lou Arteau ramassait ses accessoires et faisait sa routine d’après-spectacle pendant qu’on se mettait à jour sur les potins du milieu et des anecdotes de répétitions que seuls des régisseur.es peuvent se raconter… et comprendre !

Au bout d’un moment, on s’est vite rendu compte comment c’était important de jaser entre nous, les régisseur.e.s, les assistant.e.s, et à quel point on était toujours tout seul de notre gang quand on travaillait sur un show, qu’on n’avait personne vers qui se tourner en salle de répétition quand venait le temps de négocier le prochain contrat : quoi vérifier, combien demander, etc. bref l’éternel recommencement à partir de zéro, ou presque, à chaque nouveau contrat.

On s’est dit alors qu’il fallait faire quelque chose… une association ? Se rallier à un syndicat existant ? Un groupe de discussion privé sur Facebook ? Toutes ces réponses ?

Le groupe Facebook, rapidement créé par Lou, a été la partie facile ! Les membres ont commencé à s’échanger des offres d’emplois, des remplacements de temps en temps… Mais, faute de temps, et pris sur nos productions respectives, le groupe Facebook et tout le reste de nos belles intentions sont tombés (pas dans l’oubli), mais en mode « pause ».

De mon côté, à temps perdu, j’avais réussi à contacter Raymond Legault, qui était à l’époque le président de l’UDA. Il m’a reconfirmé ce dont je me doutais déjà ; « Face à la Loi sur le statut de l’artiste du Québec, vous ne serez jamais autorisé à joindre aucune association ni aucune union puisque vous n’êtes pas considéré comme des artistes. Il faudrait changer la Loi ! »

Je le savais déjà en fait parce que, dans les années 90, les tentatives de l’APASQ de nous accréditer au sein de leur association avaient échoué pour la même raison absurde. Mais une pensée magique m’avait envahie et après toutes ces années, je me disais que les choses avaient dû évoluer. Que nenni ! La présentatrice météo pouvait jouir d’un statut d’artiste, mais pas les assistant.e.s metteur en scène… et encore moins les régisseur.e.s.

L’automne dernier, je vois dans les actualités qu’un comité créé par le gouvernement s’apprête à faire une mise à jour importante de cette fameuse Loi sur le statut de l’artiste. Bingo ! J’appelle Lou et je lui dis que c’est le moment ou jamais ! De son côté, elle me raconte les discussions qu’elle a eues avec Elaine Normandeau récemment. Elles découvrent toutes les deux en se parlant salaires qu’il peut exister des différences salariales importantes d’un régisseur.e à l’autre au sein d’une même compagnie de théâtre.

Et puis début 2020… bang ! Pandémie. L’arrêt de travail imposé par la situation nous pousse à aller de l’avant… plus d’excuses de temps maintenant ! On contacte Elaine et d’office nous devenons le comité exécutif, bien informel, du Regroupement des Assistant.e.s metteur en scène et Régisseur.e.s. RegAR !

Au début, nos discussions tournaient principalement autour des conditions salariales et de notre statut comme travailleur autonome et salarié. Elles se sont ensuite élargies vers nos méthodes de travail propre à chacun chacune, les conditions physiques du travail, les techniques de négociation de contrats, la formation continue, la relance du milieu théâtral, la sous-représentativité des membres de minorités visibles dans notre métier, etc., etc. Bref, la lourde solitude de nos professions venait de s’évanouir et nous voilà tous et toutes réunies, bien que virtuellement, pour enfin s’en parler, discuter et s’organiser !

Claude Lemelin

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